dimanche 1 janvier 2012

La légende de Robert Johnson


Le rock a bâti son histoire sur cette légende, et quelques autres, avec quand même une grosse part de mythe. Mais c’est ça qui est bon, la réalité est souvent bien triste, mais qui veut la connaître quand la fable est si bonne ? Personne j’imagine… Alors pour ceux qui auraient vécu sur mars ces soixante-dix dernières années, voici l’histoire de Robert Johnson ; avec quelques approximations et une grosse part de fantasme…

Une histoire traditionnelle commencerait sans doute de la sorte : « Robert Johnson est un bluesman né en telle et telle année, très tôt il développa un don pour la guitare… bla bla bla ». Mais l’histoire du bon vieux Robert Johnson n’est pas traditionnelle, elle est plutôt du genre légendaire, voire mystique. La première grande épopée de l’histoire du rock. Premier trouble qui rend la chose surréaliste, sa date de naissance précise n’est pas connue, mais selon les sources elle se situe entre 1909 et 1912. Ce que l’on sait par contre c’est qu’il a vue le jour dans le delta du Mississippi.

"Cross Road Blues"

Nous sommes en 1931 dans un bar du Mississippi. Sur scène, il y a un jeune noir qui joue du blues. L’audience n’y prête pas franchement une oreille attentive. Faut dire que le musicien est mauvais comme un cochon, pas foutu de jouer correctement.
« Hey mec, arrête le massacre, tu n’arrives à rien avec ça, tu fais fuir les clients», lance un type assis tranquillement au bar. Johnson prend une monumentale claque, car le type en question c’est Son House, l’un des plus célèbres Bluesman de son époque. Après ce coup dur, Robert quitte la ville de Robinsville. Puis c’est le silence radio, il n’y reviendra qu’un an plus tard. Il franchit à nouveau la porte de ce vieux rade pourri, toujours avec sa guitare, sous les regards amusés des clients. « Tiens, tu es revenu, tu as toujours ta grat’… ». Sans prévenir, il leur joue un morceau, les mettant tous sur le cul. Le petit bleu plutôt mauvais s’est transformé en un putain de musicien, le meilleur, l’imbattable, celui qui allait entrer dans la légende, plus qu’aucun autre. Et puis ses paroles qui causent de diable au croisement de deux routes, comme sur le célèbre « Cross Road Blues », attire l’attention. Mais comment a-t-il fait pour progresser aussi vite? Johnson lui même dit avoir vendu son âme au diable…l’histoire est en marche.

"Me And The Devil Blue"

Il fait nuit, il pleut, le genre de pluie à vous tremper jusqu’aux os. Robert est seul au croisement, il attend l’homme, l’homme qui va changer sa vie. Le type surgit sans prévenir, sans même que Robert l’ait entendu venir. Le visage du mec n’est pas visible, planqué sous son chapeau et le col de son imperméable noir ; la lumière de la lune semble le fuir.

« Alors tu veux devenir le plus grand ? Tu veux être une légende ? »

Robert ne dit rien, il acquiesce simplement de la tête.

« Tu connais le prix, tu sais pour le contrat ? »

Nouvel acquiescement, bien sûr qu’il sait. Johnson signe et part, heureux comme jamais. Après tout qu’est-ce qu’une âme ? Du vent, rien de plus, se dit le jeune Bluesman. Mais il ne se doutait sans doute pas qu’il venait de sceller son destin.

"Hell Hound On My Trail"

Robert Johnson enregistra quelques chansons en 1937, une petite trentaine pas plus. La seule photo connue du bluesman est celle qui orne cet article (et encore il y a des doutes sur le fait que ce soit bien lui, c’est dire). Mais à la fin d’un concert, le 16 août 1938, l’homme du croisement fera honorer la clause la plus importante du fameux contrat. Alors qu’il est sur scène, Robert remarque une fille, la drague, mais manque de pot, c’est la femme du taulier. Et pour couronner le tout, le mec n’est pas vraiment ce que l’on peut appeler un tendre, et en plus il est très jaloux. Lorsque Robert sort de scène, le patron de bar lui offre un dernier verre. Le musicien accepte sans se douter que le verre va lui être fatal. Un petit cadeau empoisonné de la part de la maison ! Il quitte le bar, marche un peu, puis pris de violentes crampes et de vomissements, il tombe. Il crève seul comme un chien dans un fossé, l’agonie sera longue. L’homme du croisement gagne toujours…

Selon certaines sources, Robert Johnson serait né en en 1911 et mort en 1938, ce qui ferait de lui le premier membre du célèbre club des morts à 27 ans…

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