dimanche 1 janvier 2012

N°45 THE TRAVELING WILBURYS – Volume 1 – 1988


Le problème des supergroupes, c’est que bien souvent ils sont décevants. En règle générale ces rencontres au sommet sont boursouflées par les égos de chacun et c’est la musique qui en pâtit. Dans le cas des Travelling Wilburys, c’est tout le contraire qui s’est produit, déjà la formation est due à un joli cadeau du hasard. George Harrison et Jeff Lyne dînaient chez Roy Orbison, ils lui firent part du projet d’enregistrer une face B pour le 45 tours de « This Is Love » issu de l’album « Coud Nine » de l'ex Beatle. Les deux hommes savaient que Bob Dylan possédait un studio dans le coin, un petit coup de fil et l’affaire était lancée. Jeff Lyne passa chez Tom Petty récupérer une guitare, et il se pointa au studio avec la dite guitare mais également avec Tom Petty. Ensemble ils composèrent très rapidement le titre « Handle With Care », mais au vu du résultat il était impensable que ce titre ne soit qu’une vulgaire face B. L’idée d’un album était bien plus séduisante ; chaque chanson était écrite le matin et enregistrée le soir au rythme d’une par jour. Pour des raisons contractuelles, chaque membre du groupe devint un frère Wilbury, Nelson Wilbury (Georges Harrsion), Otis Wilbury (Jeff Lyne), Lucky Wilbury (Bob Dylan), Lefty Wilbury (Roy Orbison) et enfin Charlie T Junior (Tom Petty).

L’album débute par le single «Handle With Care », la structure du morceau est assez classique et chaque membre du groupe a droit à sa partie de chant, mention spéciale à Roy Orbison qui irradie littéralement la chanson de sa voix magique. C’est Dylan qui s’offre la part du lion sur le très enlevé « Dirty World », et pour être honnête, le Zim n’a pas été en si grande forme depuis bien longtemps (depuis « Desire » en fait). L’album est globalement assez joyeux avec des titres comme « Last Night » et « Rattled », le plaisir des musiciens transpire à chaque seconde, si seulement tous les albums pouvaient avoir cette douce saveur. C’est encore une fois Roy Orbison, le Big O, qui nous offre l’un des sommets de l’album avec la splendide ballade « Not Alone Any More » ; merveilleuse de bout en bout et accessoirement l’une des plus belles chansons des 80’s. Plus loin sur le disque Tom Petty et Bob Dylan se fendent d’un morceau au texte typiquement ricain, l’incroyable « Tweeter And The Monkey Man », qui nous renverrait presque arpenter ce bon vieux couloir de la désolation… Bien sûr, tout n’est pas parfait : « Marguarita » est même plutôt faiblarde, mais qu’importe. On ne remerciera jamais assez George Harrison d’être à l’origine d’un tel projet. L’album se clôt avec « End Of The Line », qui bien qu’étant un morceau plutôt optimiste nous ramène forcément à la mort de Roy Orbison, parti trop tôt le 8 décembre 1988.

Longtemps disparu du catalogue, l’album fut réédité en 2007 par Rhino dans un coffret contenant également la deuxième œuvre du groupe, curieusement intitulé « Volume 3 », ainsi qu’un D.V.D assez riche en contenu. Ne pas l’avoir relève de la folie pure, voilà vous êtes prévenus.

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