dimanche 1 janvier 2012

N°54 KRAFTWERK – Trans Europe Express – 1977


Après les autoroutes teutonnes et la radioactivité, Kraftwerk revient avec un nouvel album concept à la gloire des trains. Les « Trans-Europ-Express » étaient des trains de prestige exclusivement de première classe. Aujourd’hui disparus, ils étaient une bonne alternative au transport aérien pour les hommes d’affaires et la haute société. Kraftwerk a toujours été adepte des concepts d’albums vraiment étrange, allant jusqu'à publier un disque hommage à la grande boucle (« Tour de France Soundtracks ») en 2003.  Paradoxalement, malgré leur côté avant-gardiste, les albums de Kraftwerk ont toujours été relativement faciles d’accès. « The Man Machine » sera même un énorme succès grâce au single « The Model », morceau presque pop voire disco.

« Trans Europe Express » est un voyage au travers d’une Europe chic et surannée, une Europe de carte postale, une Europe toute puissante et ivre de réussite. En voiture ! Dès le début de « Europe Endless » nous avons le sentiment de vivre un truc spécial. Si cela est encore vrai aujourd’hui, je n’imagine pas ce que c’était en 1977, cette grande année punk. « Europe Endless » possède un petit côté démodé très charmant, le chic suranné évoqué plus tôt ; en fait ce morceau est à l’image de l’élégante pochette du disque. Faisant suite au long morceau d’ouverture, « The Hall Of Mirrors » est quant à lui beaucoup plus inquiétant et pour tout dire pas très raccord avec le concept de l’album ; c’est un très bon titre malgré tout.  Mais qui sont les « Showroom Dummies » évoqués dans la troisième chanson ?  Sans doute les mannequins des boutiques chics des champs Elysées. Arrive ensuite le morceau-titre et sa rythmique syncopée évoquant le bruit mécanique et régulier d’un train sur ses rails. Avec cette chanson, nous traversons littéralement l’Europe, de Paris à Düsseldorf. Si la musique de Kraftwerk a nourri la célèbre « trilogie Berlinoise » de Bowie, « Station To Station » paru un an plus tôt n’a visiblement pas laissé de marbre les membres de la centrale électrique. D’ailleurs, il y a cette phrase délicieuse dans  « Trans Europe Express » : 'From station to station, back to Dusseldorf City, meet Iggy Pop and David Bowie', tout est dit. Plus loin, nous avons droit à un hommage au compositeur Autrichien Franz Schubert, puis l’album se clôt avec « Endless Endless », reprenant le thème d’ouverture, la boucle est bouclée. Terminus tout le monde descend !

« Trans Europe Express » sera samplé par le rappeur Afrika Bambaataa pour son hit « Planet Rock », ce qui prouve l’étendue de l’influence de Kraftwerk. Toute la discographie du groupe (à l’exception des trois premiers albums) fut superbement rééditée en 2009 ; son d’enfer, livret riche, mais pas de bonus.

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