jeudi 19 janvier 2012

N°58 BIRTH CONTROL – Hoodoo Man – 1973


Dans les années 70, les allemands étaient au sommet du rock expérimental : Faust, Amon Duül Zwei et autres Can faisaient passer les gars de Pink Floyd pour de vulgaires rockeurs binaires. En règle générale le Krautrock, ou rock progressif allemand, ne faisait pas étalage de sa virtuosité, il n’y avait finalement pas beaucoup de branleurs de manches et autres têtes à claques, pourtant si nombreux dans le métier. Priorité étant donnée à l’expérimentation et l’improvisation, ainsi un nombre incalculable de choses étranges ont été couchées sur une multitude de 33 tours, souvent double.

Le cas de Birth Control est un peu différent puisque le groupe donne dans un rock hard, teinté de psyché et de prog, à la manière d’Iron Butterfly ou du Ten Years After de « Stonedhenge ». L’album « Hoodoo Man » est incontestablement leur meilleur, il fut publié en 1973, mais très franchement il semble être plus vieux, trop psyché pour les années 70 et pas assez progressif. Le premier morceau, « Buy » commence par une explosion, mais il ne faut pas s’attendre à du Black Sabbath, ici nous avons affaire à du hard rock raffiné, avec un orgue omniprésent.  « Suicide », le second titre, est très Jazzy et l’influence du groupe d’Alvin Lee est palpable, mais le trop long solo casse un peu le rythme, dommage. Ce disque est assez symptomatique des excès de l’époque ; « Get Down To Your Fate », qui est pourtant un morceau musclé aurait largement gagné à être plus concis. Arrive ensuite « Gamma Ray» la pièce maitresse, le grand œuvre de Birth Control, près de dix minutes d’une grande intensité. Tout cela commence avec une fréquence modulée sur près de quinze secondes, avant de virer gros rock. Sur ce titre le chanteur singe Morrison, et derrière lui les musiciens tissent un tapis de plomb, une sorte de version pachydermique des Doors. Jimbo a définitivement troqué sa bouteille de bourbon contre une omelette aux champignons hallucinogènes. Retour en force de l’orgue sur « Hoodoo Man », la chanson titre, là encore l’influence de Ten Years After se fait sentir. Le seul (gros) point noir de ce morceau est son passage « musique d’église » relativement pénible. Passons rapidement sur « Kaulstross », l’instrumental qui referme l’album, celui-ci est plus une plaisanterie qu’autre chose.

« Hoodoo man » fut réédité en 2005 par l’incroyable label allemand Repertoire. Le son est d’enfer, le livret richement illustré et en plus il y a quelques bonus, dont une version 45 tours de « Gamma Ray » qui semble tourner beaucoup plus vite, une véritable curiosité. Et puis, il y a cette pochette incroyable, autant de mauvais goût, ça en devient magnifique.

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