lundi 23 janvier 2012

N°59 CREEDENCE CLEARWATER REVIVAL – Cosmo's Factory – 1970


Creedence est avec les Beatles l’un des rares groupes à mettre quasiment tout le monde d’accord. Le band de John Fogerty est une sorte de fantasme de l’Amérique, celle qui chasse l’alligator dans le bayou, celle des grands espaces arides et des ranchs isolés, mais aussi celle du Vietnam. La musique du groupe est une mine d’or pour les producteurs de films hollywoodiens. Il faut dire que Creedence avait le don de pondre des morceaux rudement efficaces avec une facilité déconcertante, trois albums publiés pour la seule année 1969. « Cosmos Factory » est une sorte d’aboutissement, c’est le sommet avant le déclin, preuve que le génie, celui de Fogerty, fut éphémère. Derrière sa pochette très laide, une des plus moches de l’histoire du rock, se cache un album à tomber, un chef-d’œuvre absolu. Un disque que Dylan lui-même qualifia de meilleur album de l’année 1970.

Bien qu’issu de San Francisco, C.C.R jouait un rock revival bourré d’énergie, à des années lumières du reste de la scène locale, des groupes comme Grateful Dead ou Jefferson Airplaine qui avaient totalement viré psychédélique. Comme tous les albums du groupe, « Cosmos Factory » offre son lot de reprises fifties.  « Ooby Dooby » profite ainsi d’un dynamitage en règle, façon Fogerty Brothers. C’est également sur ce disque que figure la célébrissime reprise de « I Heard It To The Grapevine », popularisée quelques temps plus tôt par Marvin Gaye.  La groupe offre un traitement swampy à ce chef d’œuvre de la musique soul, le jam dure plus de 11 minutes, et c’est un pur bonheur. Si les reprises sont bonnes, les compositions de John Fogerty sont toujours aussi excellentes. Qui n’a pas tremblé de plaisir en entendant l’introduction de « Run Through The Jungle » ; le son est marécageux, moite et poisseux, bref c’est littéralement la jungle qui sort de vos haut-parleurs. Le duo Cook/Clifford forme une section rythmique blindée, sur laquelle les frangins Fogerty peuvent lâcher les tigres. Et pour parfaire le tout, C.C.R nous offre l’une des plus belles ballades anti-guerre du Vietnam, la sublime « Who’ll Stop The Rain ». Si ce titre n’aura pas fait cesser la pluie de bombes, sa simple beauté est déjà un grand cadeau. Je ne vais pas détailler chaque chanson de « Cosmos Factory », car pour cela il me faudrait une année entière, mais la seule chose que je peux vous dire, c’est qu’il n’y a aucun déchet ici.

Même si les dernières éditions cd sont superbes, je ne peux que vous conseiller le coffret 6 cd paru au début des années 2000. Celui-ci contient en plus des albums studios, les deux lives, ainsi qu’un disque rempli de raretés issues de la période pré-Creedence. Essentiel.

Lien Grooveshark

2 commentaires:

  1. là tu parles ! Paske le rock progressif j'aime moins, comme Birthcontrol....ça ne touche pas ma fibre...mais CCR oh que oui !

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  2. Grand groupe, rien à dire. Tu n'as pas aimée Birth Control, c'est un peu prog, mais les Allemands ont un rapport différent avec la musique, je trouve. Toute la mouvance "Krautrock" est très violente, pas dans le sens hard rock, mais un truc plus viscérale.

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