jeudi 8 novembre 2012

N°79 THE MONKEES - The Monkees - 1966


L'affaire est entendue, les Monkees sont un gros coup commercial, la réponse américaine préfabriquée à la déferlante Beatles. Les membres du groupe ont été recrutés via une petite annonce par les producteurs Bob Rafelson et Bert Schneider. L'idée c'est de faire "Hard Day's Night" en série télé! Et pour tout dire le résultat n'est pas meilleur ou pire que le film de Richard Lester avec les Fab Four. Mais attention, les quatre jeunes gens des Monkees ne sont pas des bleus non plus, chacun possède déjà sa petite expérience dans le métier. Ils sont aussi pour la plupart des musiciens accomplis, bien qu'ils se contenteront du chant sur les premiers albums. C'est Ed Kirchner qui gérera le "Pôle-musique", avec des chansons écrites sur-mesure, jouées par la crème des musiciens professionnels d'alors. Une méthode qui annonce des décennies de musique insipide et préfabriquée, à une différence près, celle proposée ici est exceptionnelle. Au risque de faire grincer quelques dents, j’affirme que cela vaut bien du Small Faces ou du Yardbirds! Très vite, les quatre garçons tout autant dans le vent opéreront une véritable mutinerie. Ils veulent le contrôle total de la musique, cela aboutira à la mise au placard du producteur Ed Kirchner, mais surtout à l'album "Headquarters". Et aussi fatalement à l'explosion du groupe à l'orée des cérébrales 70's.

L'album démarre avec le générique du feuilleton, évidemment. C'est un morceau pop forcément marqué du sceau des Beatles, mais cela reste joliment exécuté. Les choses sérieuses débutent avec "Saturday's Child", du Easybeat pur jus, la suite logique de "Friday On My Mind". Mais le tube c'est "The Last Train To Clarksville", de la pop haut de gamme, un truc vraiment énorme. Le genre de titre indémodable, combien de jeunes groupes vendraient leurs mères pour qu'on leur écrive une chanson de ce calibre? "Let's Dance On", c'est du proto-punk digne d'une compilation "Nuggets", d'une violence inouïe pour l'époque. La batterie cavale à cent à l'heure et la guitare rachitique et saccadée annonce ni plus ni moins Richard Hell. Mais pour plaire au filles, il faut une ballade et "I Wanna Be Free" tient son rôle à merveille, tous les ingrédients sont présents et dans les bonnes proportions.

Ce premier album des Monkees contient douze vignettes en forme de photographies d'une époque révolue; et malgré son côté mercantile, il demeure un indispensable.


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