mardi 28 février 2012

Plagiat ou simple ressemblance ?


Aujourd’hui nous allons nous pencher sur quelques cas de plagiats, ou disons (pour être poli) de chansons qui se ressemblent fortement. Je ne vais pas dresser une liste exhaustive, le boulot serait colossal, mais simplement faire part de quelques cas plus ou moins célèbres.

Commençons par du lourd, au sens propre comme au figuré, avec « No Class », l’un des meilleurs morceaux de Motörhead, disponible sur le tonitruant « Overkill ». Le riff de guitare de « No Class » est directement pompé sur celui de « Tush » des ZZ Top. Il parait que Fast Eddie avait pour habitude de se chauffer les doigts sur ce riff sans savoir d’où il parvenait. Lemmy pas dupe aurait laissé faire… le résultat final sonne d’enfer ; quelle bande de salopards. Plus proche de nous, en 2000 pour être exact, le groupe Green Day avoua au monde entier son admiration pour les Kinks. En effet, la chanson « Warning » du trio punk pompe joyeusement le « Picture Book » des frères Davies. Plagiat honteux ou vibrant hommage ? Laissons leur le bénéfice du doute. Les frères Gallagher, quant à eux, sont des fans de Lennon, ce n'est un secret pour personne, mais l’intro de « Don’t Look Back In Anger », directement calquée sur « Imagine », c’est un peu gros quand même. Dans certains cas, la supercherie devient plus célèbre que l’originale. Les Stooges entrent dans cette catégorie avec leur « 1969 » directement inspiré de « I’m In Pittsburgh » du groupe Outcasts paru trois ans plus tôt. Sans parler de Michael Jackson qui utilisa 77 secondes du « Soul Makossa » de Manu Dibango pour son célèbre « Wanna Be Startin’ Somethin’ », une affaire qui se réglera devant les tribunaux. Pour en revenir aux Stooges, récemment l’inoubliable « I Wanna Be Your Dog » fut trainé dans une boue bruitiste et langoureuse. Le résultat est gigantesque, il se nomme « When Tomorrow Hits », ce démentiel méfait revient au groupe Spectrum Meets Captain Memphis ; exaltation, joie, bonheur. Et puis, il y a le plagiat sournois, celui qu’on ne remarque pas forcément à la première écoute. C’est le cas de « Hello, I Love You » des Doors dont la mélodie ressemble tout de même beaucoup à « All Day And All Of The Night » des Kinks (décidemment).  Alors, plagiat ou simple ressemblance ? Les deux mon capitaine…

Au final rien ne se perd, tout se transforme… Ainsi, Led Zeppelin « transforma » beaucoup de vieux blues, sans pour autant créditer les artistes originaux, c’est moche. Mais rappelons-nous que tous ces bluesmen étaient eux aussi de joyeux pilleurs. L’arrivée du sampling n’arrangera  pas l’affaire, mais ici, on parlera plutôt de recréation. Cette technique donnera d’ailleurs naissance à d’authentiques chef-d’œuvres, comme « Paul’s Boutique » des Beastie Boys. Rien ne se perd, définitivement. 

samedi 25 février 2012

Jeu sans frontière # 7: TOP 5 pour le Dancefloor


Thème du Jour : Saturday Night Fever

5 chansons pour mettre le feu au Dancefloor...

I - SAM & DAVE – Hold On, I’m Comin’
"Franchement, il n’y a pas plus bouillant. Fait gaffe bébé, j'arrive !"

II - BLACK KEYS – Sister
"Non, sérieux ? Tu Shake pas ton booty !"

III - BEASTIE BOYS – Make Some Noise
"L’hymne Hip-hop crétin de 2011, énorme! Les B Boys en grande forme."

IV- KRIS OKOTIE - Show Me Your Backside
"Nigerian Boogie Fever, la grande classe! C'est l'époque des pétrodollars, un moment furtif de liberté"

V- HOUSE OF PAIN – Jump Around
"Du Hip-hop bien lourd, histoire de finir en beauté."

Et voilà, cette splendide deuxième saison du jeu sans frontière touche déjà à sa fin. Merci à tous, les visiteurs comme les autres participants... See You Soon!

mardi 21 février 2012

Jeu sans frontière # 5: ALABAMA 3 – Outlaw – 2005



Thème du jour : Fusion or not fusion ? That is the question

En matière de fusion, les anglais des chez Alabama 3 se défendent plutôt bien, car ils n’hésitent pas à mélanger Acid House, Gospel, Hip Hop, Country ou encore Blues… Joli score n’est-ce pas ? « Outlaw » est sans aucun doute leur album le plus abouti, celui où le gumbo est le mieux dosé. Entre les relents Soul conjugués au Hip Hop du titre « Adrenaline » et la pure pièce de outlaw country qu’est « Have You See Bruce Richard Raynolds ? », il y a là de quoi régaler les palais les plus exigeants. Sans oublier que cet album abrite une véritable pépite qui se nomme « Hello… I’m Johnny Cash », plus qu’un vibrant hommage, ce titre est une véritable déclaration d’amour à l’un des plus grands chanteur de l’histoire du rock. Le groupe se permet également de citer « House Of The Rising Sun » dans le très langoureux « Honey In The Rock ». « Outlaw » est un disque qui s’adresse autant aux amateurs de Country qu’aux fans de Hip Hop. Bref, les A3, ne s'imposent aucunes limites, ses hors-la-loi ne respectent rien, et c'est tant mieux.
 
Pour la petite histoire c’est la chanson « Woke Up This Morning » des Alabama 3 qui sert de générique à la superbe série « The Sopranos ». Un gage de qualité…     

lundi 20 février 2012

Albums dédicacés de Sarah Carlier: résultat


Salut, l'heure du résultat est venu, les deux gagnants qui recevront chacun un album dédicacé de Sarah Carlier sont: Charlu et Manuel Alain.

Félicitation à vous deux, vous devriez recevoir vos albums d'ici la fin de la semaine. Pour moi, ce petit concours fut un réel plaisir, j’espère pouvoir en faire d'autres. Un grand merci aux autres participants.

Sarah Carlier sera en concert au Sunset les 7 mars et 4 avril 2012. Plus d’info sur Azimuth Productions

dimanche 19 février 2012

Jeu sans frontière # 4: THE POGUES – Rum, Sodomy &The Lash – 1985



Thème du jour : Remember, l’album qui a tout déclenché.

Dès ma plus tendre enfance, j’ai été bercé par la musique, celle de mon père : Pink Floyd, Dire Strait, Johnny Cash, et celle de ma mère : Bob Marley et un peu de rock des 50’s. Mais s’il ne devait rester qu’un seul disque, ce serait le deuxième album du gang de Shane Mac Gowan, celui qui a réellement tout bouleversé,  celui qui a allumé la machine. J’adorais déjà les Pogues quand j’étais à l’école primaire, c'est-à-dire au paléolithique inférieur. Bien que cela ne m’empêchait pas d’écouter la quantité astronomique de merdes que nous refilait la télévision... Mais je sentais bien qu’un truc différent se tramait à l’écoute de cet album, un truc que n’avaient pas mes singles de « Dance-music ». Les Pogues c’était mon jardin secret, le truc égoïstement conservé, la chose mystérieuse qu’on ne veut absolument pas partager.

 L’album est produit par Elvis Costello, qui s’est d’ailleurs marié avec la seule fille du groupe, Cait O’Riordan; sacré Elvis. C’est sur ce disque que se trouve la formidable reprise de « Dirty Old Town » d’Ewan MacColl, sans doute la plus célèbre version de la chanson. Sur « Rum, Sodomy & The Lash », j’aime absolument tout, de « The Sickbed Of Cuchlainn » à « The Band Played Waltzing Matilda », cette superbe War Ballade qui clôt divinement un album magistral. Et maintenant que j’y pense, mon amour pour la Guiness est peut-être lié à l’énergique « Sally MacLennane »… Va savoir !

vendredi 17 février 2012

Jeu sans frontière # 3: VARIATIONS – Take It or Leave It – 1973



Thème du jour: Rockocorico

Attention, c’est du lourd. Voici un disque enregistré dans les mythiques studios Stax de Memphis, Tennessee, par des français d’origine marocaine qui chantent en anglais. Franchement, vive le métissage ! Ceux qui osent prétendre le contraire sont des idiots ! Ceci étant dit, entrons dans le vif du sujet. Après moult péripéties, dont le départ puis le retour du chanteur Jo Leb, les Variations publient enfin un deuxième album en 1973. Soit quatre longues années après « Nador », leur splendide premier effort studio, dont vous pouvez lire la chronique ici même.

Première constatation, le son n’a plus rien à voir, plus chromé et plus pro, mais nettement moins chaleureux. C’est précisément pour cette raison que je préfère « Nador ». Mais dès « Silver Girl », les choses sont très claires, les Variations donneront cette fois dans un hard-rock tendance sudiste ; les cousins ricains de Leonard Skinner ne sont pas très loin. Marc Tobaly et ses acolytes se montrent une nouvelle fois tout à fait dignes en nous offrant quelques beaux rock stoniens, tels que « Make You Mine » ou « Rock ‘n’ Roll Jet », rhaaaaa des purs moments de jouissance ! C’est pour cela que « Take It or Leave It » reste l’un des grands moments de bravoure du French rock des 70’s.

Une édition limitée en « vinyle replica » fut récemment éditée en cd, le son est super, le packaging très classe, et pour couronner le tout, c’est bourré de bonus. Dont le 45t en français de « Je suis juste un rock'n'roller », qui prouve une nouvelle fois que faire du rock dans la langue de Johnny n’est pas une affaire facile.

mercredi 15 février 2012

Jeu sans frontière # 2: BOB MARLEY AND THE WAILERS -Live! - 1975



Thème du jour: Absolutely Live

Non, je ne vais pas uniquement publier des albums de reggae durant ces deux semaines de folie... C’est juste qu’à la première lecture du thème du jour, c’est ce live qui m’est immédiatement venu à l’esprit, donc voilà, partant du principe que la première idée est souvent la meilleure…

« Live ! » est le premier album en public de Bob Marley, il fut enregistré au Lyceum Theater de Londres le 19 juillet 1975. J’adore ce live tout autant que le suivant, « Babylon By Bus », généralement mieux considéré. Le public est chauffé à blanc et Bob Marley aligne ses plus grands titres dans des versions toujours superbes (« Trenchtown Rock », « I Shot The Sheriff »). Mais s'il fallait ne retenir  qu’une seule chanson ce serait « No Woman, No Cry », la version enregistrée pour ce disque est simplement magique ; c’est la monture la plus connue du titre. La communion avec le public est totale, rarement témoignage live n’aura été aussi poignant. 

A l’origine le vinyle ne comportait que 7 titres, mais lors de la réédition cd de 2001, « Kinky Reggae » fut ajouté en fin de galette. Et pour ne rien gâcher, le son des rééditions est super.

mardi 14 février 2012

Gagnez des albums dédicacés de Sarah Carlier !!!

 
Salut les ami(e)s, ça vous tente de gagner un superbe album dédicacé de la jeune chanteuse soul Sarah Carlier? Et bien, grâce à Azimuth prod et Les chroniques de Toorsch, la chose devient possible! Pour cela, rien de plus simple, il vous suffit de répondre (via les commentaires) à la question très difficile qui se trouve en fin de post. Ainsi, vous me donnez la bonne réponse et aussi votre adresse postale ( les commentaires ne seront pas publiés). Deux d'entre vous seront tirés au sort et auront la chance de recevoir dans leurs boites aux lettres un album fraichement signé de la main de Sarah Carlier.

Attention, voici LA question: De quel plat pays est originaire Sarah Carlier?

Vous avez jusqu'au 19 février à minuit pour tenter votre chance. Le résultat du concours sera dévoilé sur le blog. Good Luck!

lundi 13 février 2012

Jeu sans frontière # 1: THE BEST OF STUDIO ONE – compilation



Thème du jour: Le lundi au soleil 

Commençons cette deuxième saison de notre grand jeu sans frontières des blogs par un petit voyage à la Jamaïque. C’est sous un soleil de plomb que nous pénétrons dans le mythique Studio One, la Motown de Kingston. Tous les plus grands ont enregistré dans ce studio absolument légendaire, de Lee Scratch Perry à Bob Marley. Autant dire que c’est la Mecque du reggae, du ska, du dub et du rocksteady. Même si aujourd’hui le label n’existe plus, il est toujours considéré comme l’une des plus belles aventures musicales qu’ait connue la Jamaïque.

Ce « Best of Studio One » est une introduction idéale pour qui souhaite se plonger dans la chaude ambiance de la musique « roots » jamaïcaine. Ici les basses sont vrombissantes, le tempo rarement élevé et le son est gras, un pur bonheur qui se savoure de préférence en été. Il y a de très belles choses sur ce disque, notamment « Music Like Dirt » des Lyrics, sorte de quintessence du son de Kingston.  Et que dire du reggae/dub de Sugar Minott, l’incroyable « Oh Mr. D.C » enregistré en 1978 ? Si ce n’est qu’il préfigure déjà toute la vague hip-hop et disons-le franchement l’intégralité du premier  album de Gorillaz. Cette compilation ne comporte que 18 titres, mais il n’y a absolument rien à jeter, tout ici est génial.

Pour info, j’ai payé mon exemplaire 1 euro dans un bac à soldes, il faut toujours fouiller, entre les immondices se trouve parfois une perle.

No Link, Sorry Men...

1. Love I Can Feel - Holt, John
2. Music Like Dirt - Lyrics, The
3. Baby Why - Cables
4. Can I Change My Mind - Ellis, Alton
5. Just Another Girl - Boothe, Ken
6. Answer - Lone Ranger
7. Oh Mr DC - Minott, Sugar
8. Jah Promise - Osbourne, Johnny
9. Declaration Of Rights - Abyssinians
10. Roots Natty - Gladiators
11. Rub A Dub Style - Michigan & Smiley
12. Party Time - Heptones
13. Throw Me Corn - Marshall, Larry
14. Melody Life - Griffiths, Marcia
15. Born To Love - Smith, Slim
16. My Last Love - Termites
17. Rastifari Tell You - Eskender, Judah Tafari
18. Row Fisherman Row (extended mix) - Wailing Souls

samedi 11 février 2012

LA CHIVA GANTIVA – Pelao



Le premier album de la Chiva Gantiva, groupe multiculturel qui nous vient de Belgique, oscille joyeusement entre la Mano Negra et Sergent Garcia. Si certains titres sont de vraies bombes, comme « Cosméticos » et son funk afro-colombien du tonnerre ou encore le très chaud « Llora » ; d’autres en revanche manquent de punch, la faute à un groupe peut-être pas très familier du studio. Car d’après les témoignages live dispos sur le net, ce reproche n’a pas lieu d’être sur scène, faites donc un petit tour sur Youtube pour vous faire une idée de la chose. L’album offre tout de même de très bons moments, mention spéciale au morceau « Pa Ke Gozen ? », grosse énergie rock et musique colombienne, avec un soupçon de Matmatah (le chant en français), une pure réussite. En bon groupe tout terrain, La Chiva n’hésite pas à mélanger les genres, des effluves jazzy par-ci, un petit rap par-là, le tout englobé d’énergie punk, pas mal comme score !  

Alors si tout cela n’atteint pas le niveau des hauts faits de la Mano, ce n’est pas si grave, on passe tout de même un bon moment. Assurément un groupe à voir en festival l’été, après quelques bonnes bières, nul doute que les festivités soient mémorables. Une affaire à suivre…

Plus d’infos sur Azimuth Productions.

BA CISSOKO – Nimissa



Ne passons pas par quatre chemins, cet album est une vraie petite merveille, c’est véritablement mon choc musical de ce début d’année. Ceci étant dit, entrons dans le vif du sujet.

Le Guinéen qui a électrifié sa kora (un instrument traditionnel Mandingue), est de retour avec  un quatrième skeud nommé « Nimissa » qui jouit d’une production superbe, beau boulot de Philippe Eidel. Ba Cissoko est un aventurier sonore, qui n’hésite pas à mélanger musique traditionnelle, reggae, funk et même rock, le tout dans un gumbo musical délicieux. Le disque multiplie les humeurs et les styles tout en restant homogène, une belle preuve de talent du groupe. A certains moments « Nimissa » nous rappelle les grandes heures du Funk Nigérien, avec  ses sonorités africaines mélangées au son Stax et Motown, notamment sur le magnifique « N’Tenlebidgé ».  Il est impossible de ne pas penser à Hendrix en écoutant « Koras Rocks », et ses envolés guitaristiques psyché-freak qui répondent parfaitement à la kora endiablée du maitre de cérémonie ; la rythmique est dansante, funky à souhait, du pur plaisir. « Koras Rocks » est une belle carte de visite pour ces musiciens, de là à imaginer un succès international, il n’y a qu’un pas, que je franchis volontiers. Si Ba Cissoko est bon dans les titres rythmés, lorsque le rythme baisse il est encore meilleur, j’en veux pour preuve « Lou-mo », splendide ballade, belle à pleurer. Grand disque…

Pour plus d’infos sur les dates de concert, rendez-vous sur le site d’Azimuth Productions.

mercredi 8 février 2012

N°62 MIRACLE FORTRESS – Five Roses – 2007



Encore un grand groupe qui nous vient du Canada, de Montréal plus précisément, à croire que le grand froid a un effet bénéfique sur l’inspiration. Bien que techniquement Miracle Fortress ne soit pas réellement un groupe mais plutôt le projet de Graham Van Pelt, lequel s’adjoint parfois les services d’amis musiciens. Le premier album, « Five Roses », paru en 2007, est un véritable petit bijou mêlant rock indie et musique électronique. Un disque classe, un disque d’orfèvre de la pop, qui tutoie à certains moments la grâce fragile du « Odessey And Oracle » des Zombies, rien que ça !

Après un court morceau instrumental qui fait office d’introduction, nous plongeons directement dans le vif du sujet avec "Have You Seen in Your Dreams". Cette chanson est un savant mélange de pop surannée et de modernité électro,  une espèce de version uchronique des sixties. Et ce voyage sur une courbe parallèle à notre ligne du temps se poursuit tout long de ce disque qui semble tout droit sorti d’un rêve. Sur « Maybe Lately », on jurerait entendre les Beach Boys des débuts, tant la mélodie est sucrée ; le tout dans une version 2.0, revue mais heureusement pas corrigée. Il règne une ambiance de science-fiction sur « Five Roses », en atteste l’intro de  "Beach Baby", s’il est ici question d’une plage, nul doute que celle-ci ne se situe pas sur la planète Terre. Sur bien des titres, Graham Van Pelt se pose en digne héritier des Bee Gees (ceux de « Horizontal », pas les pantins disco de « Stayin’ Alive »), en nous offrant de superbes harmonies vocales, un vrai régal. Pour les amateurs de haute-couture pop, je conseille l’écoute de « Little Trees », troublant morceau si viscéralement parfait qu’il  donne l’impression à l’auditeur de l’avoir rêvé ; est-ce une chanson ou une chimère ? La musique de Miracle Fortress semble constamment flotter dans l’air, elle jongle avec le vent avant de définitivement retourner au néant.

Je n’ai malheureusement pas encore eu l’occasion d’écouter le second album du groupe,  « Was I The Wave ? » paru en 2011. Je ne peux donc pas vous dire si Miracle Fortress a concrétisé l’essai, mais ce que je sais en revanche, c’est que « Five Roses » est déjà passé à la postérité…

samedi 4 février 2012

N°61 JOHNNY CASH – American IV: The Man Comes Around – 2002



S’il ne devait en rester qu’un, ce serait probablement celui-ci. Ce quatrième opus de la désormais célèbre série des « American Records » est un chef-d’œuvre absolu. J’utilise parfois ce terme de manière discutable, mais pour le coup, c’est vrai. Enregistré quelques temps avant le décès de l’homme en noir, « The Man Comes Around » est un album intense, saturé d’émotion ; il est très difficile de l’écouter d’une traite sans avoir les larmes aux yeux.

L’album débute avec le morceau éponyme, encore une grande chanson sur un thème religieux, une habitude chez ce grand monsieur. « The Man Comes Around » est une des dernières compositions de Johnny Cash, on a souvent tendance à oublier que l’homme était un grand songwriter, pas seulement un faiseur de reprises, certes grandioses. C’est également sur cet album que se trouve « Hurt », une reprise du groupe Nine Inch Nails ; la version de Cash est démentielle, sans doute l’une des chansons les plus tristes du monde. J’ai toujours beaucoup de mal à me remettre de l’écoute de ce titre, et c’est encore plus vrai en regardant le clip. Inutile de dire que la relecture de « Personnal Jesus » enterre l’original de Depeche Mode, ne parlons même pas de l’idiote version de Marylin Manson. Entre les mains de Johnny Cash « Personnal Jesus » devient un blues acoustique qui erre à la frontière du gospel, je dirais que le morceau trouve enfin sa vraie voie. Et puis il y a cette version de « Danny Boy », avec un orgue pour seul accompagnement : la voix de Cash est fatiguée, elle a perdu de sa superbe, mais bordel, quelle intensité ! Pour avoir une idée de l’évolution de la voix, je vous conseille l’écoute comparative avec la version de 1965 parue sur « Orange Blossom Special ». L’album se clôt avec « We’ll Meet Again », une promesse que l’homme en noir ne pourra malheureusement pas honorer…

Beaucoup d’artistes nous pondent d’immondes ballades tires-larmes, histoire de faire pleurer dans les chaumières, et vendre un grand nombre de disques à grand renfort de sentiments génériques. C’est précisément ce qui fait la différence entre l’émotion et le pathos. Ecouter cet album, c’est prendre le risque de trouver beaucoup de choses (musicales) très insignifiantes juste après. Si Elvis était le roi, alors qui était Johnny Cash ? Dieu ? 

vendredi 3 février 2012

Jeu sans frontière des blogs seconde édition: les participants


Voici la liste des blogueurs participants à la seconde édition du grand jeu sans frontières des blogs:

Jeepeedee de Jeepeedee Rips
http://jeepeedee.blogspot.com/
Jimmy Jimmereeno,  Everett W. Gilles & Arewenotmen? du Club Des Mangeurs De Disques
http://le-club-des-mangeurs-de-disques.blogspot.com/
LRRooster de Canut Brains
http://canutbrains.blogspot.com/
Carlos de Beyond Musicology And Further
http://beyondmusicology.blogspot.com/
Antoine (alias Devantf) de Get Happy !!
http://devantf.blogspot.com/
Mister Moods de L'Année Du Dragon
http://lanneedudragon.blogspot.com/
Charlu (alias Vincend) des Chroniques De Charlu
http://leschroniquesdecharlu.blogspot.com/
Toorsch des Chroniques De Toorsch
http://toorsch.blogspot.com/
Yom de Vers Du Silence
http://versdusilence.blogspot.com/
Ashran de Ash's Musicyard
http://ashran.be/toute/
Warf de Warfleloup's blog
http://warfleblog.blogspot.com/

mercredi 1 février 2012

N°60 QUEEN – Jazz – 1978


« Jazz » est un album important dans la carrière de Queen, c’est celui qui clôture ce que l’on pourrait appeler la première période du groupe. Car la bande de Freddy Mercury va complètement changer de son dans les années 80. Au fur et à mesure, Queen va s’éloigner de ce style mélangeant Opéra et Rock, qui fit les grandes heures de "A Night At The Opera", pour s’orienter vers quelque chose de plus commercial et synthétique, pour le meilleur, "Another One Bites The Dust", comme pour le pire  avec "Radio Gaga".  "Jazz" est une sorte de patchwork assemblant tous les styles abordés par le groupe au cours des précédents albums. Alors forcément, ce septième opus manque un peu d’homogénéité, mais la qualité des chansons est au rendez-vous. Cet album est assez spécial, c'est celui d’un groupe qui arrive au bout de sa formule, et qui se prépare pour la grande métamorphose.

L’album débute avec une curiosité arabisante, l’improbable "Mustapha" qui laisse s’échapper un Freddy Mercury en roue libre. Ce n’est pas le plus grand titre de Queen, mais c’est une ouverture franchement osée, car très déroutante. Débarque ensuite le country-rock infernal de "Fat Bottomed Girls", ici disponible dans une version longue qui laisse un peu plus s’exprimer la guitare de Brian May.  Sur cet album, c’est vraiment Freddy Mercury qui tire la couverture vers lui avec de superbes compositions. Il signe notamment les tubes "Bicycle Race" et "Don’t Stop Me Now". Ce dernier est sans aucun doute l’un des plus beaux morceaux jamais enregistrés par le groupe. Et que dire de "Dreamer’s Ball" que May semble avoir composé spécialement pour Mercury ; tout y est, la superbe mélodie et la voix qui est juste à tomber... Comme sur tous les albums de Queen il y a quelques déchets, ici c'est "Fun It", sorte de Funk lourdaud et synthétique annonciateur des horreurs à venir.

L’intégralité de l’œuvre de Queen, « Jazz » y compris fut réédité en 2011. La nouvelle remasterisation offre plus de dynamisme à l’ensemble, le son parait plus massif bien qu’un peu compressé, surtout dans les aigus. Cette nouvelle version est tout de même plus recommandable que les précédentes éditions c.d.