mercredi 28 mars 2012

L'ivresse des bulles -blog B.D-


Salut les ami(e)s, comme il n'y a pas que la musique dans la vie, je vous refile l'adresse d'un petit blog sur la B.D. C'est sympathique, pas sectaire, tous les genres y sont abordés (Manga, Comics et Franco-Belge). De plus l'auteure nous fait partager des coups de coeur un peu annexes complétant bien un univers déjà suffisamment déjanté...

Amateurs ou non, passez jeter un oeil... ou bien deux!

vendredi 23 mars 2012

N°66 THE AMERICAN ANALOG SET – Promise Of Love – 2003



American Analog Set est un groupe fondé en 1995, composé d’Andrew Kenny (guitare, chant), Lisa Roschmann (claviers), Mark Smith (batterie) et Lee Gillespie (basse).  Le combo pratique une pop hypnotique et répétitive à la fois solaire et oppressante. Bien que les chansons d’American Analog Set ne respectent pas les structures habituelles de la pop, tout cela reste très accessible. « Promise Of Love » est le cinquième album du groupe, il est paru en 2003.

« Continous Hit Music » démarre très fort en mode Krautrock, un peu comme si Neu ! avait viré pop. La longue introduction répétitive rappelle « Für Immer », le son est tranché, oppressant, mais heureusement une douce mélodie vient quelque peu troubler ce climat chargé. A côté, « Hard To Find », le second morceau, semble presque dansant ; c’est de la pop douce amère relevée par une rythmique funky, la grande classe. Le groupe creuse encore un peu plus le sillon pop sur l’hypnotique « Come Home Baby Julie, Come Home », le morceau monte progressivement en puissance avant d’exploser définitivement dans une extase finale.  Place au slowcore avec « You Own Me », la force du groupe réside dans une incroyable capacité à accoucher de chansons sombres et lumineuses à la fois, un tour de force qui perdure tout au long de cet album. Arrive ensuite le morceau titre, qui détonne du reste du disque, très court, resserré et limite punk, une récréation. Jamais à cours de ressource, le groupe nous surprend avec le tubesque « The Hatist », drone-funk poisseux  et léthargique. Les humanoïdes qui se trémoussent sur le Dancefloor entament leur phase d’hibernation, et cette musique en est le rituel. Retour à la vie, retour aux fous avec « Fool Around », encore une fois le mélange pop et Krautrock fait des miracles. « Modern Drummer » vient conclure l’album, tout cela ressemble à un songe, on ouvre doucement les yeux, la lumière, enfin… un mec seul à la guitare nous chante une chanson folk, on est bien de retour sur Terre.

dimanche 18 mars 2012

AIR – Le voyage dans la lune



Pour son nouvel album l’ancien fer de lance de la French Touch revient à un vieil amour, la bande originale. La mission du groupe : réorchestrer le chef-d’œuvre de Georges Mélies, « Le voyage dans la lune »; un peu comme l’avait fait Moroder pour le « Metropolis » de Fritz Lang dans les années 80. Le film étant enfin disponible dans sa version couleur d’origine, il lui fallait une b.o. à la hauteur de l’événement ; Air n’avait donc pas le droit de décevoir.

Le disque démarre très fort avec le puissant « Astronomic Club », mélangeant modernisme et électro tendance 70’s.  Avec « Seven Stars », l’un des rares morceaux chantés de l’album, Air nous livre une synthèse réussie du son de leur début, période « Moon Safari » et des disques pop plus récents. L’album alterne les plages d’ambiance véritablement destinées à l’accompagnement du film et les titres plus dynamiques qui peuvent très bien être isolés. « Parade » et « Sonic Armada » appartiennent à la seconde catégorie. Et justement, « Sonic Armada » est LE titre que l’on attendait plus de la part de Air, bourré d’énergie, rugueux comme du Kraftwerk période « Radio Activity », complètement barré et disons-le, simplement démentiel ! Dans un genre similaire, « Cosmic Trip » fait des merveilles, avec sa basse qui semble tout droit issue d’un vieux disque de Pink Floyd, « One Of These Days » n’est pas très loin ; les synthétiseurs rétro offrent un petit côté psyché loin d’être dégueulasse. Enfin, avec « Lava » le groupe s’offre un final à la fois mélancolique et épique, le voyage est terminé et l’aventure fut belle.

Plus qu’un simple disque de commande, « Le voyage dans la lune » signe en fait le grand retour de Air après plusieurs albums un peu mollassons. Pourvu que ça dure…

Un petit mot sur la version couleur du film qui accompagne l’album, à moins que ça ne soit l’inverse… C’est sublime, intrigant, formidablement restauré, bref c’est indispensable. 

mercredi 14 mars 2012

N°65 TENACIOUS D – Tenacious D – 2001



Pour ceux qui ne savent pas qui sont les Tenacious D, un petit rappel des faits s’impose. Le D est un groupe de metal-acoustique formé par Kyle Grass et Jack Black; ce dernier est le meilleur acteur-comique de sa génération, et j’y tiens, indiscutable ! Bref, autant dire qu’on va bien se marrer en écoutant ce disque, en gros c’est du Spinal Tap remit au goût du jour. Ce qui est marquant de prime abord, c’est le talent d’écriture et d’interprétation du duo; ce n’est parce qu’on fait de l’humour que ça doit forcément être bâclé, n’est ce pas ? D’ailleurs la production aux petits oignons des Dust Brothers (grosse ovation) témoigne du soin apporté à la réalisation du projet.

Le premier album du Tenacious D comporte aussi bien des chansons que des petits sketchs souvent hilarants, dont un narrant une épique commande au Drive-In d’un fast food (« Drive Thru »). Les morceaux du D jouent avec les clichés, le chiffre de la bête y est souvent cité, celle-ci demandera même aux deux compères d’écrire la meilleure chanson du monde sous peine de perdre leurs âmes (« Tribute »). Jack Black nous prodigue aussi quelques précieux conseils pour bien faire l’amour à une femme, c’est aussi cela être une Rockstar ! « Fuck Her Gently » est un chef d’œuvre d’humour, pas très raffiné certes, mais chef-d’œuvre tout de même. Il y a aussi le titre « Dio », qui comme son nom l’indique est une déclaration d’amour à Ronnie James Dio. Pour la petite histoire, l’ex-Black Sabbath deviendra un fan du groupe et fera même un petit cameo dans le film « The Pick Of Destiny ». Derrière les fûts se trouve un autre pote du duo, ce bon vieux Dave Grohl, qui comme à son habitude cogne dru. Ce premier album est un excellent cru, carrément à l’opposé de ce que nous pondent habituellement les acteurs qui poussent la chansonnette.

Si vous voulez pousser l’expérience encore plus loin, je vous conseille chaudement le jeu vidéo « Brütal Legend ». Jack Black prête ses traits au héros, un certain Eddie Riggs (hommage à Maiden), roadie dévoué qui suite à un accident va être transporté dans le monde du metal. Un univers merveilleux dans lequel Lemmy sera votre guérisseur et Ozzy votre garagiste-armurier, la classe quoi… 

jeudi 8 mars 2012

N°64 WARREN G – Regulate… G Funk Era – 1994


Cet album est la pierre angulaire du G-Funk avec “The Chronic” de Dr Dre et « Doggystyle » de Snoop « Doggy » Dogg. Cette trilogie est l’une des plus belles de l’histoire du rap, le son West Coast est à son apogée. Plus jamais ce courant musical ne retrouvera une telle verve, ni même ce son ultra-cool fait de grosse basse ronflante et de flow relax. Pour preuve, « Doggystyle » est le seul bon album de Snoop Dogg, on est encore très loin du guignol qui fait un featuring avec l’immonde David Guetta. « Regulate…G Funk Era » est le premier album solo de Warren G, car le mec avait entre autre fait ses armes sur les deux albums cités plus haut. Mais ce qui fait la différence entre le Gangsta Funk de Warren G et celui des ses compères, c’est sa cooltitude aigue ses mélodies ultra funky qui groovent (du verbe grouver) comme ce n’est pas permis.

« Regulate », le titre d’ouverture est un tube monumental, et chose assez rare dans le rap, c’est un morceau  très mélodique ; avec le talentueux Nate Dogg au chant, c’est tout à fait normal ! Si « Regulate » est la photographie d’une époque (la première partie des 90’s), il n’est que l’annonciateur de la déflagration que sera l’album. Sur le second titre (« Do You See »), c’est encore Nate Dogg qui officie au chant pour nous offrir un morceau tout aussi bon, sinon plus que « Regulate ». Warren G laisse beaucoup d’espace à ses amis sur ce disque, œuvrant presque plus à la production qu’au micro. Ainsi sur « Reconize » c’est le groupe Tha Twinz qui est mis en vedette, tandis que sur "Super Soul This" c’est Jah Skillz qui assure le show. « Regulate… G Funk Era » est un album qui groove, qui brûle à chaque seconde d’impulsions funk juste magiques, et ce ne sont pas les titres « So Many Ways » et « This DJ » qui me feront dire le contraire. Plus loin, « This Is The Shack » s’éloignera un temps des codes du G Funk pour partir vers un truc plus ensoleillé ; l’idéal pour «cruiser» le long de la côté ouest au volant de son Impala Low Rider. Avec « And Ya Don’t Stop » Warren G s’offre enfin un morceau en solo, et bordel, avec ses samples de Don Julian et des Honey Drippers, c’est une franche réussite. Avec son Gangsta Funk chauffé à blanc le G-Child aura mis le feu à la planète en cette année ‘94.

Sur la réédition de l’album paru en 2000, toujours chez Def Jam, vous trouverez en bonus le très bon remix de « Regulate ».

dimanche 4 mars 2012

N°63 SUPERGRASS – Road To Rouen – 2005



Quand je pense à Supergrass, comme tout le monde, c’est le tube (quel vilain mot) “Alright” qui me vient à l’esprit. La simple écoute de ce titre me replonge immédiatement dans l’été 1995, je ne me souviens que des jours ensoleillés, de mes potes et de nos virées à vélo, j’avais douze ans. Qu’elles étaient bonnes ces putains de grandes vacances scolaires, 2 longs mois pour s’amuser, 2 mois de liberté, « School’s Out For Summer…» mes amis. Du coup « Alright » est synonyme de soleil pour moi, je dirais même que cette chanson possède le goût de l’innocence, celui d’un paradis perdu. Sans doute un fantasme enjolivé par le souvenir. Toujours est-t’il que j’adore Supergrass en partie grâce à cela. En partie, car il faut dire que le groupe a publié 6 albums d’une qualité exceptionnelle.  

« Road To Rouen » est le cinquième et avant-dernier album de Supergrass, le titre du disque fait référence au mythique « Road To Ruin » des Ramones. Mais il est ici inutile de chercher l’énergie punk des faux-frères New-Yorkais, ce serait peine perdue. Car si au début de leur carrière Gaz Coombes et ses potes possédaient une grande énergie oscillant entre brit’pop et punk, celle-ci fut définitivement mise de côté lors de la création de  « Road To Rouen ». L’album est en grande partie acoustique, d’une fluidité extraordinaire. « Tales Of The Endurance », le long morceau d’ouverture, se divise en trois mouvements (4,5 et 6), il faudra nous dire un jour où sont passés les trois premiers. La partie chantée est presque aérienne, puis le groupe muscle un peu le propos  à l’aide d’une rythmique funky. Avec « St. Petersburg » les gars s’offrent un morceau country-folk mélancolique, le tout superbement arrangé, un délice. « Sad Girl » est une chanson pop dans la grande tradition anglaise; malgré sa modernité indéniable, il est très difficile de ne pas penser aux Kinks. Je ne sais pas si « Roxy » est un hommage au groupe de Brian Ferry, mais c’est le titre le plus « Shiny » de l’album, le plus prog également. Après un court aparté instrumental, le groupe durcit un peu le ton avec la chanson-titre et aussi « Kick In The Teeth », encore un morceau purement british ; qui a parlé des Beatles ? « Low C » est une splendide ballade, elle semble traiter de vieux souvenirs de jeunesse, mais ne nous apprend pas grand chose. L’album se referme avec « Fin », un morceau étrangement vaporeux, qui clôt de bien belle manière cette parenthèse mélancolique dans la carrière du groupe.  

Supergrass reviendra en force avec « Diamond Hoo Ha », avant de splitter fin 2010…