mercredi 24 avril 2013

N°100 SVINKELS - Bons pour l'asile - 2003


Le Svink c'est chic, comme un dessous (chic) souillé, comme un ben un peu louche, comme un punk qui n'a pas de crête. Gérard Baste, Nikus Pokus et M.Xavier ne font pas dans la dentelle mais plutôt dans le hard amat'. Du hip-hop qui défouraille sévère, comme un skeud des Beastie Boys, mais déblatérant en frenchouille. Et parlons-en des textes, souvent fendards mais toujours ciselés à l’extrême, balancés dans un flow démentiel et ininterrompu sur des instrus à réveiller les morts. Svinkels c'est du rap sans concessions qui ne drague pas les auditeurs de skyrock à grand renfort de refrains qui chialent et de featuring mainstream. Le Svink c'est du beat gras, du riff gras, des paroles grasses et de la bouffe grasses. Vous voilà prévenus.

"Ça recommence" ouvre les hostilités, comme pour mieux nous mettre en garde de la furie à venir; jeux de mots foireux et beat lourd, déjà les règles sont posées. Le ping-pong vocal que nous offrent les trois larrons rappelle indéniablement les Beastie Boys. Juste après, le dansant "Le Svink c'est chic" mettra le feu au dancefloor white-trash à grand renfort d'alcools forts, encore une soirée qui va finir dans la cuvette des chiottes. "De la came sous le saphir" et "Ça ne sert à rien" forment une leçon de slip-hop deluxe, du haut de gamme qui rivalise carrément avec les ténors anglo-saxons du genre! "Dizy qu'il est fini" hausse encore le ton, un uppercut bien sévère envoyé dans la gueule de la pseudo-concurrence, de celle qui rappe sous vocoder avec une pouffiasse au micro. Avec "Le Corbeau", inspiré du film du même nom, les Svinkels lâchent un peu la gaudriole et nous livrent un chef-d'oeuvre fleuve de près de six minutes. Dans le même genre, "Internazionale" tire à boulet rouges sur les fachistes de tous bords. Jamais démago dans leurs colères, les trois MC balancent des brûlots bien chauds qu'ils crachent à la gueule de la vermine ordinaire...

"Bons pour l'asile" est grandiose de bout en bout, pas une seconde de trop et pourtant le skeud fait le tour du cadran. Malheureusement le groupe peinera à réitérer l'exploit avec l'opus suivant "Dirty Centre", qui malgré de très bons moments donnera un peu trop dans l'auto-parodie.

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