mercredi 8 mai 2013

N°103 BLANCHE - Little Amber Bottles - 2007


De toute la scène rock du Détroit des années 2000, Blanche est peut-être le groupe le plus atypique. Loin de la furie garage de bon nombre de leurs confrères, les membres du groupe distillent une country d'une classe inouïe. Le Graal, la quintessence d'un genre tombé en désuétude ou cantonné à des productions bâclées, qu'il est préférable de substituer par un bon disque d'americana. Mais d'americana ou de "New-Country" il n'est point question ici, car Blanche se pose en digne héritier de Lee Hazlewood ou de Johnny Cash. De la country pur jus mais avec la classe qui sied parfaitement au genre.

"I'm Sure Of It" c'est du Lee Hazlewood tout craché avec cet entremêlement de voix entre Dan John et Tracee Mae, ce qui n'est pas sans rappeler le duo que formait le génial moustachu avec Nancy Sinatra, même allure, même charme intemporel. "What This Town Needs" démarre sur réminiscence du thème du Cheyenne d'Ennio Morricone avant de partir dans une country-pop simplement parfaite, et toujours ce thème au banjo qui revient de temps à autre. "No Matter Where You Go..." traîne son tempo ralenti dans la poussière rouge d'un désert émotionnel, les cordes vous happent vers les profondeurs tandis que la voix de la chanteuse apporte de la lumière, mais il est trop tard, les ténèbres sont en marche. Plus loin, le "Child Of The Moon" des Stones se voit métamorphosé en une splendide ballade sans égal. La fin de l'album s'offre des airs d'apocalypse avec le diptyque "(Exordium)" et "The World's Larget Crucifix", une folie sombre sur le fil du rasoir. Le sang va couler dans la plaine et personne ne sortira d'ici vivant, pour une fois il aurait été plus sage d'écouter les messages d'alerte du vieux fou. Ce soir, l'homme va mourir et son monde avec lui. Au milieu des décombres le son d'un 78 tours, celui de "Little Amber Bottles"...

Lien spotify 

4 commentaires:

  1. Oh dis-donc T..j'avais suivi les conseil de l'époque pour se ruer sur ce disque.. le genre d'opus qui tombe facile dans les oubliettes.. je vais le ressortir illico.
    C'est bon de faire resurgir des trucs comme ça.. la rubrique "album oublié".

    merci

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. C'est vrai le disque se laisse facilement engloutir dans la poussière, et pourtant chaque réécoute et une découverte...

      Supprimer
  2. Le premier album m'avait bien transporté, celui-ci semble également bien appétissant.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. J'adore celui-ci et il semble bien être leur ultime...

      Supprimer

Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.