mercredi 28 août 2013

GREEN DAY - ¡Uno! - ¡Dos! - ¡Tré!

Avec un peu de retard, voici enfin la chronique de la trilogie bariolée du jour vert. Le "Sandinista" capitaliste du groupe, pas de triple album au prix d'un seul, mais trois albums séparés vendus au prix fort. La pilule est difficile à avaler de la part d'un groupe punk, ou qui a débuté comme tel. Car punk, Green Day ne l'est plus depuis longtemps. Ces dernières années, le trio (d'ailleurs quatuor ici) s'est même laisser aller à quelques incursions dans un rock de stade bien lourd, chassant sur les terres fertiles du perfide Bono et ses sbires. Le succès fut colossal, et c'est sans doute ce qui poussa le groupe vers l’excessif et périlleux exercice du présent triptyque.

¡UNO! - lien Spotify


Partant d'un mauvais pied, je me lance dans l'aventure avec méfiance. Et là, bang! Grosse déflagration, ça démarre en trombe avec un "Nuclear Family" dévastateur, qui rappelle les grandes heures de l'album Dookie paru il y a presque vingt ans. "Stay The Night", bien que plus posé, est du même tonneau, elle s'écoute avec le semblable bonheur que celui de revoir de vieux potes perdus de vue. Putain que c'est bon! La section rythmique est toujours aussi massive, Tré Cool est un des meilleurs batteurs punk de l'histoire, l'un des rares possédant un jeu immédiatement reconnaissable. L'heureux mixage rend le tout très clair et sans fioritures. Chacun des trois volumes possède au moins un morceau What The Fuck?!, ici c'est le discoïde "Kill The DJ" qui endosse ce rôle. La chose est jouissive, étonnamment taillée pour le dancefloor, mais heureusement très troisième degré. Plus loin, "Rusty James" réveille le Green Day de Warning pour le plus grand plaisir des fans, une sorte de réminiscence de "Dead Beat Holiday". Ce premier volet se referme sur "Oh Love", un rock à la cool, pas si éloigné du "Should I Stay or Should I Go" du Clash.

¡DOS! - lien Spotify


Après une courte introduction qui rappelle étrangement Simon & Garfunkel ("See You Tonight"), le groupe enchaîne sans sourciller avec un "Fuck Time" brûlant du feu des enfers. Relents Sex Pistoliens joliment doublés de rock 50's, du grand art! "Wild One" est une ballade punk dans la grande tradition de ce que le groupe sait faire, rythmique carrée et basique plus mélodie pop imparable. Imparable, c'est le mot! L'ambiance de ce deuxième volume est un peu plus légère, plus pop-garage, d'ailleurs "Stray Heart" s'inscrit parfaitement dans ce registre. Mais passons directement au WTF?! réglementaire: ici un "Nightlife" flirtant avec le disco et le rap, c'est étrangement putassier mais pourtant récréatif et diablement efficace. Allez comprendre! Sans temps mort, le groupe reprend la barre avec un "Wow ! That's Loud" qui porte plutôt bien son nom. Gimmick de guitare inventif, punk speedé, la recette immuable en somme. Ce qui n'est pas sans rappeler Stiff Little Fingers, l' une des grandes influences avouées de Green Day. "Amy" clôt divinement l'album, avec un Billy Joe décontracté et seul à la guitare.

¡TRE!  - lien Spotify


Pour changer, le troisième volume commence directement avec la chanson qui dénote, histoire de déstabiliser encore plus l'auditeur déjà suffisamment circonspect, celle-ci est une ballade soul à forte résonance Gospel. Oui, c'est bien un disque de Green Day, et en plus le morceau est grandiose. Retour dans ses vieilles Converses usées avec "Missing You", du Jour Vert pur jus. "Drama Queen" de son côté est principalement acoustique, mené d'une main de maître par Billy Joe Armstrong au piano, pour changer. Plus loin, "A Little Boy Named Train" a beau être un morceau de remplissage, son efficacité n'est pas à démontrer, du punk-rock pur malt sans chichi. "Dirty Rotten Bastard" est un opéra punk, une sorte de "Bohemian Rhapsody" de la crasse. Certains passages du titre renvoient aux meilleures compositions des Dropkick Murphys; du haut de ses six minutes, ce morceau en jette grave. Dernière tournée! C'est avec une certaine mélancolie qu'on ressort du bar après plus de deux heures passées avec de vieux potes, "The Forgotten", la bien nommée, fera rouler quelques larmes. On promettra de se revoir vite, mais les promesses sont ce qu'elles sont...

Franchement, ce coup-là, je ne l'avais pas senti venir, car sans être de mauvais disques,  American Idiot et 21st Century Breakdown m'avaient globalement laissé froid, mais ce trio de skeud est grandiose. Sans aucun doute ce que le groupe a produit de mieux.

¡Cuatro! étant le dvd du making-of de la trilogie, vous ne m'en voudrez pas de le passer sous silence. D'autant que son intérêt semble plus que relatif...

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