mardi 3 septembre 2013

BLACK JOE LEWIS - Electric Slave


Attention, Achtung, Warning, disque bouillant! Rien que la galette crame sévèrement les doigts. Déjà que la précédente livraison du mec envoyait sévère, celle-ci grimpe encore de plusieurs crans sur l'échelle de la folie. Black Joe Lewis délaisse ici son folklore soul pour voguer vers des océans plus électriques, et la caravelle est hantée par le fantôme de Jimi Hendrix, c'est sûr! S'il y a toujours des cuivres, ces derniers se noient dans un déluge de saturation du plus bel effet, mais par un étrange tour de passe-passe, leur présence libère encore un peu plus la bête rugissante. Une décharge d'adrénaline de près de trois quarts d'heure en somme. 

Ça démarre rudement avec "Skulldiggin", un titre qui envoie le pâté d'entrée de jeu, comme ça gratuitement et sans sommations. A peine le temps de dire "Bordel c'est quoi ce truc?" que déjà le groupe nous balance un "Young Girls" en mode country-destroy. Le compteur grimpe, le moteur est boosté à la nitro! Un peu plus loin "Guilty" se rend coupable de folie contagieuse, la chose est un monstre cracheur de feu, une tentation de démons. Avec "Vampire", c'est une armée de créatures de la nuit qui débarquent, le rythme est lancinant, du blues électrique bardé de cuivres rouges et chauds comme du sang neuf. Et puis il y a "The Hipster", une tuerie; un peu comme si les Blues Brothers expédiaient leur "Somebody To Love" les tronches plongées dans des saladiers de coke. Fuck Dat Shit! L'album se clôt en beauté avec "Mamma Queen", de la soul branchée sur du 220 volts qui met fin au déluge et nous laisse con! Con mais heureux.

Si ce disque était paru en 1967 on en causerait encore aujourd'hui, mais malheureusement il sort à une époque maudite pour la musique populaire. Des albums de cette trempe, on n'en voit pas tous les jours. Black Joe Lewis atteint une sorte de climax avec cet Electric Slave; en pleine possession de son art, il nous offre uniquement la quintessence. Et puis matez moi cette pochette, d'enfer aussi, ce qui ne gâche rien.

20 commentaires:

  1. J'avais beaucoup aimé Black Joe Lewis, ta présentation me pousse à m'intéresser à ce nouvel album... En route pour 1967 !

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    1. Vraiment un gros disque, si le ou les précédents t'avais plus. Celui-ci est plus massif, encore meilleur.

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  2. Yep, j'avais adoré Tell'em what your name is et Scandalous, c'était vraiment des bombes ces disques. Je vais voir chez Deezer s'ils ont celui-ci avant de...

    Si ce disque était paru en 1967 on en causerait encore aujourd'hui, mais malheureusement il sort à une époque maudite pour la musique populaire. Des albums de cette trempe, on n'en voit pas tous les jours
    D'un autre côté ça met plus en lumière les bons albums de notre époque. Trop de chefs-d'oeuvre tue les chefs-d'oeuvre.

    Quant à la pochette, un peu ZZ Top dans l'esprit non ? Je préférais celles de Tell'em... et de Scandalous. Mais là je pinaille :-)


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  3. Bon c'est cool, je suis en train de l'écouter chez Deezer, ça attaque fort effectivement.

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    1. Yep, du lourd, plus plombé que les autres. Tu sais quoi? Ce disque me fait l'effet du "Locked Down" de Dr John.

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  4. "Si ce disque était paru en 1967 on en causerait encore aujourd'hui" Pas impossible qu'on en parle dans 46 ans comme si c'était un disque de 1967...
    On en reparle dans 46 ans?

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    1. En y réfléchissant un peu, je ne suis vraiment pas d'accord avec Till... Si ce disque était paru en 1967 on en causerait encore aujourd'hui" mais si nous étions en 1967 peu d'entre nous pourraient en parler comme nous en parlons aujourd'hui... Combien d'année un disque comme le premier VU (1967) a-t-il mis pour arriver en France et être connu d'un cercle comme le notre qui n'habitons pas tous à Paris ou Lyon?
      "Trop de chefs-d’œuvre tue les chefs-d’œuvre." est à mon avis une idée fausse... Plus nous fréquentons les chefs d’œuvre, plus nous y sommes sensibles... Imaginez un Pygmée au musée d'Art moderne de la Ville de Paris. La juxtaposition des chefs d’œuvre dans les musées ne les tuent pas, bien au contraire. La spéculation (et la mise à l'abri dans un coffre fort) comme la destruction, la perte, la censure, l'inculture peuvent détruire les chefs d’œuvres mais pas leur abondance... et puis, de nos jours, il n'y en a pas plus qu'avant (ni moins).

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    2. Ce que je veux dire part là, avant que ça vire au débat sans fin, c'est qu'67 (par exemple) un disque comme celui-ci aurait cassé la baraque. Aujourd'hui, il passera (sans doute) inaperçu dans la masse de la culture jetable. Ce genre de d'album n'est pas populaire, hein.

      Je suis d'accord avec Till en ce qui concerne les chef-d'oeuvres, d'autant que cette notion est plus qu'abstraite...

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    3. Bien sûr que si c'est populaire... Libé en a parlé dès le premier album, alors que, par exemple, le groupe dont je vais parler demain libé n'en a jamais parlé et n'en parlera jamais (ils ne sont pas fous) Black Joe Lewis a 33 300 j'aime sur FB alors que le groupe dont je parlerais demain en a 1300... alors qu'ils ont sortis 53 disques entre 1979 et 2013. ahaha

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    4. Populaire, Libé en a parlé... Cette phrase me laisse dubitatif... C'est super de mesurer la popularité par rapport a ses "Like" Facebook. Cela n'a aucun sens, car le public cible d'un artiste contient à la base plus ou moins de gens connectés aux réseaux sociaux...

      Et puis, ce n'est pas la guerre de celui qui publie le groupe le plus obscure que je sache. ahaha.

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    5. Tu peux difficilement soutenir que Black Joe Lewis risque de passer inaperçu ou de se noyer dans la masse... Il sort sur un gros label Vagrant Records c'est le même label que Rammstein, Placebo... "Le label est devenu de plus en plus populaires, recueillant les albums d'or et MTV Video Music Awards." (Wiki).

      La notion de chef d’œuvre, n'est pas abstraite. Un chef d’œuvre c'est une œuvre qui sort du lot, à la fois intemporelle, et parfaite dans sa catégorie et qui est susceptible d'obtenir une reconnaissance universelle.

      Till a raison en ce sens que s'il y a trop de chefs d’œuvre cette notion s'autodétruit. Si tous les candidats sont élus, l'élection n'a plus de sens.

      Or si l'on parle de chef d’œuvre c'est justement pour lutter contre le relativisme esthétique : Tout se vaut, aussi bien la production d'un enfant de 5 ans, d'un étudiant des Beaux-art que celle d'un artiste reconnu.

      La notion de chef d’œuvre a elle même une histoire... au départ cela désigne le travail de maitrise d'un apprenti.

      Quand on parle de Chef d’œuvre, il ne faut pas oublier que l'on parle d'une universalité de droit et non pas d'une universalité de fait.
      Il y a toujours des gens qui ne reconnaissent pas telle ou telle œuvre comme un chef d’œuvre mais généralement tout le monde s'accorde sur un petit nombre d’œuvre : la Joconde... L'universalité de droit vise l'universalité de fait même si elle est impossible (Il y a aura toujours un pygmée qui ne comprendra rien a la Joconde, ce qui n'empêche pas la Joconde d'être considéré comme un chef d'oeuvre)

      Ton propos c'était de dire que si le disque datait de 1967, il serait plus facile de le reconnaitre comme un chef d’œuvre parce que le temps aurait fait son travail de sélection. C'est certain.

      Mon propos n'était pas de contredire Till ni toi d'ailleurs, simplement de dire qu'aujourd'hui les choses vont plus vite... un chef d’œuvre peut difficilement rester dans l'ombre longtemps... le problème c'est qu'il y a beaucoup de fausses alertes, de Buzz... Au final, c'est à nous de faire le tri... et aussi de laisser au temps de faire le tri... Le groupe le plus obscure pondra peut-être un jour un chef d’œuvre et nous aurons été les premiers à l'entendre et à le dire... Just for fun, of course.









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    6. Tu ne peux pas non-plus affirmer qu'il sont populaire, au sens Hendrixien ouyStonien du terme. C'était ça l'idée, et je continu de pensait qu'aujourd'hui, contrairement à 67, ce genre d'album n' aura qu'un succès d’estime. Populaire par rapport au groupe qui vend 2000 disques dans le monde certes, mais de manière générale, ce n'est pas populaire.

      Et la notion de chef-d'oeuvre est bien abstraite... Il suffit juste d'apprendre a voir avec un regard propre et pas celui des historiens des arts...

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    7. Populaire concernant la musique ça s'oppose à musique savante (écrite) et à la musique traditionnelle...

      Succès d'estime? Tu as regardé les chiffres? en terme de vente si tu prends le Indie Music Store CD Sales and Vinyl Sales Charts: 9-1-13 il arrive en 2éme place juste derrière Bob Dylan (http://www.thetop22.com/2013/09/indie-music-store-cd-sales-and-vinyl-sales-charts-9-1-13/) ahaha et avant Franz Ferdinand... si tu prends la vente de vinyles il arrive avant Bob Dylan. hihihi

      Les historiens des arts arrivent généralement bien après la bataille...

      Prenons un groupe comme ZZ Top (il parait que le nom fait référence au Top 22) C'est un très bon groupe qui a certainement fait quelques chefs d’œuvre bref... Personnellement je n'aime pas ce groupe parce qu' à une époque où je regardais la télé (dans les années 80) les vidéoclips de ZZ Top tournaient en boucle... je cite "si le groupe s'est fait mondialement connaître grâce à son look à partir des années 80 avec l'avènement du clip vidéo..."
      Là où je veux en venir c'est que ce ne sont pas les historiens des arts qui ont une influence sur notre regard mais les mass média par du matraquage incessant. Tu me fais rire avec ton "regard propre"



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    8. Content de te faire rire. Mais tu prends tout cala bien trop au sérieux. Et oui un regard propre, autant que possible. Maintenant je ne suis pas d'attaque pour un débat sur la possibilité d'une possibilité, hein!

      Assez fatalement, même si-ils sont devant Franz Ferdinand, les ventes indés et vinyl (malgré le retour de la chose) est un marché de niche, de spécialistes ou disons d'amateurs. Ça n'en fait pas un truc populaire dans la mémoire des masses, qui de toute manière n'achète globalement plus de disques. A voir.

      Un succès mérité en tous cas. Car nous n'avons pas parlé du disque lui-même, on est entré dans une querelle débile et finalement assez stérile. Mais le disque, lui est d'enfer. Un gros skeud de rock comme le dernier Black Keys ou Dr John.

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    9. La qualité du disque ne fait pas débat...
      Qu'il ne restera pas dans la mémoire des masses... difficile de trancher...

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    10. Je souhaite qu'il soit marquant, ça me redonnerait foi...

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  5. Oh putain T, je suis enfin entré dans cette braise.. le dingo, keskila .. ou est la soul?? c'est du brut de gun abrasif terrible. ça me rappelle l'immense "African kraft" de Keziah Jones, son passage au "hard"...
    quelle guitare.

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  6. Ah bah ouaih, il prend la foudre....

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    1. Fou ce disque!!! Une tuerie, un gunfight de tous les diables....

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